En réponse à votre appel pour la suppression du rallye Dakar.
Excellente et heureuse initiative. Mais, une initiative seule ne suffit pas pour arrêter l’action dévastatrice de ces prédateurs qui écrasent, en toute impunité, nos enfants comme des insectes; détruisent tout sur leur passage: morale, dignité, faune, flore, protégés dans cette action par « nos forces » armées et de « sécurité », tandis que « nos dirigeants » observent le spectacle désolant et criminel, indifférents, l’air absent comme hypnotisé, drogués ou ne jouissant pas de leurs facultés mentales.
Une pétition peut servir en Occident où l’équilibre des forces politiques, et non les principes ou le souci de justice, impose le respect de l’opinion des autres. Chez nous la balance penche constamment du côté du plus fort, parce qu’il y a toujours des plus faibles et ce plus fort est toujours injuste, impopulaire, traître à la cause de la nation, à la solde de l’extérieur.
Dans le cas, donc, de nos pays où les décisions engageant et mettant en péril la nation tout entière, sont prises dans un lit – le plus souvent extra conjugal -, dans une ambassade étrangère, autour du thé ou de l’alcool et non par une assemblée populaire représentative des masses…, une pétition, même signée par toutes les populations recensées n’a pas plus d’effet qu’une grimace vers les ciel.
Ce qu’il faut, c’est une action concrète, efficace et concertée. Si, par exemple, nos gouvernements ne mettent pas immédiatement fin à cette situation, les populations des régions traversées devront organiser des barrages humains infranchissables et confisquer les motos criminelles. « Nos » forces armées et de « sécurité », affamées, humiliées, démobilisées se joindront à la masse ou battront en retraite devant sa pression. Le rallye Paris-Dakar, il faut bien le préciser, est de surcroît, un message dangereux. Il nous dit ceci: vous êtes des sauvages, des incapables, juste bons à copier aveuglément nos habitudes, à glorifier notre culture, à vous annihiler vous-mêmes…
La question doit être sérieusement étudiée à tous les niveaux et faire l’objet d’une décision urgente et satisfaisante.
En attendant: que nos dirigeants, au nom de la réciprocité, exigent que des centaines de nos citoyens organisent un rallye de Marseille à Paris avec nos moyens de locomotion naturels, parce que nous ne produisons ni véhicules, ni motos. Que les autorités françaises protègent nos routards venus à dos d’âne, de chameau et de cheval; que la pollution, les désagréments, les embouteillages, les accidents, la pagaille, le désordre engendrés par nos centaines de montures soient légitimement acceptés et avec un esprit sportif. Les vieillards, les enfants, les véhicules qui seront renversés passeront inaperçus et ne soulèveront aucune protestation au Parlement ni au Sénat, Nicolas Sarkozy devant expliquer aux instances délibérantes et exécutives de son pays et à ses électeurs que les routards français font pire en Afrique et que la réciprocité est de rigueur dans la pratique démocratique.
A routards criminels, barrages infranchissables.
Mohamed CHEIKH.