Questions au Paris-Dakar

Article écrit par VJ Stasse en  2002 et toujours d’actualité

Le Paris Dakar 2002 va bientôt commencer et je souhaite que ce soit, une fois encore, un succès pour tous les participants et que ces derniers en gardent un souvenir impérissable.
Je voudrais cependant partager certaines réflexions avec les organisateurs, en espérant que celles-ci seront prises en compte dans les préparations des éditions futures afin de les améliorer. Ce raid est magnifique d’un point de vue sportif et humain. Malheureusement, il relègue au second plan ce désert qu’il traverse pendant la plus grande partie de son parcours.

La volonté de Thierry Sabine était de ne laisser aucune trace de passage. Je sais qu’un travail immense est fait pour qu’aucun déchet ne demeure et je veux croire que cela est fait de façon impeccable.
Hélas, ce qui ne peut être effacé, ce sont les traces laissées par les véhicules. Si dans les dunes le vent efface rapidement toute empreinte, ailleurs, les traces innombrables laissées par les motos, les voitures et les camions marqueront le sol pendant des dizaines d’années.

En effet, dans ces régions, la surface du sol s’est constituée lentement au cours des siècles et se compose de milliers de micro organismes, et ne se régénère qu’avec une extrême lenteur. Je connais bien le désert pour avoir, entre autre, fait partie en 1963, d’une expédition belge qui a effectué la première traversée du Sahara d’Ouest en Est.
En Lybie, nous avons pu voir les traces laissées pendant la guerre, par la division Leclerc entre le Tchad et l’oasis de Koufra, soit après une vingtaine d’années. En Namibie, le gouvernement est extrêmement strict.
Il est tout simplement interdit de circuler hors piste dans le désert.

J’ai un ami dans ce pays qui, avec quelques autres, a developpé une réserve de plus de 200.000 hectares en bordure du désert du Namib. Lorsque l’on traverse cette région et que l’on se voit obligé de faire demi-tour, il arrive bien souvent que l’on soit contraint à faire plusieurs kilomètres en marche arrière dans ses traces pour éviter de former de nouvelles traces (laissées par un simple demi-tour !) qui seraient autant de cicatrices indélébiles. Quel respect pour la nature !

Le désert, c’est le silence ! Comme le dit Théodore Monod, grand spécialiste du désert pour y avoir passé plus de soixante années de sa vie : « … le désert aime le silence … « .
Il est dommage que la plupart des concurrents d’un Paris – Dakar reviendront d’Afrique sans aucune connaissance de ce désert.
Avec un peu de chance, pendant quelques instants épargnés par la poussière soulevée par les véhicules, ou traversant soudainement une zone moins exigeante en concentration, pourront-ils aperçevoir brièvement, et à toute vitesse, quelques uns de ces paysages uniques, mais sans sortir néanmoins du bruit assourdissant de leur machine. Quelle pollution que le bruit.
Le Sahara est aujourd’hui fragilisé.

Monod nous rappelle que, si l’on va au désert, il faut « …en respecter les habitants, les animaux, en écouter les leçons, dont la pure simplification de la vie, alors que les mégalopoles nous submergent de superflu dans tous les domaines …., ainsi le Paris – Dakar au goût de conquête.
Le Sahara, c’est le nouveau monde. Les hommes y arrivent bottés, casqués. Ils viennent chercher l’aventure dans ces terres vierges, mais il veulent avant tout se conquérir.
Même dans ces lieux vierges, ils restent les comédiens d’une société qui se joue la comédie …. » Il poursuit : « …. Des jeunes découvrant le globe dans son état virginal, voilà qui peut éveiller des vocations, leur permettre de s’affranchir du gavage de cerveau vidéo technique qui risque d’en faire des mutants …. »

Je crois que ces textes portent à réfléchir. Je veux être convaincu que les organisateurs de la course ne peuvent qu’être touchés au fond du cœur, car lors des nombreuses reconnaissances qu’ils ont faites, ils ont sans doute ressenti ce qu’est réellement le désert lorsqu’ils s’y sont retrouvés presque seuls, sans une armada d’engins motorisés couverts par une foule de médias …..
Autre ambiance !
L’on ne peut que penser à Saint-Exupery, à Charles de Foucauld, à Roger Frison Roche et à tant d’autres acteurs ou peintres du désert dans sa réalité et sa richesse immense. Je crois qu’il leur aurait été odieux d’imaginer de rallye sous sa forme actuelle qui fait fi de toutes les valeurs du désert.

On peux dire qu’aujourd’hui, il reste dans le monde trois espaces plus ou moins vierges de notre agitation moderne : les déserts, les montagnes et les océans. Hélas, la pression de nos civilisations sur chacun se fait de jour en jour plus forte.

L’ambition de l’homme, et une pression médiatique énorme avec, il faut bien le dire, les profits qu’elle génère pour certains, risque de détruire à jamais ces territoires privilégiés de notre planète.
Le monde, avec tous ses espaces, n’est-il qu’une place de jeu pour la seule satisfaction de l’homme dit civilisé ?
André Malraux disait que le vingt et unième siècle serait spirituel ou ne serait pas. Je crois que cela doit nous donner à réfléchir et à repenser ce que nous avons fait pendant des années.
Soyons clairs. Je ne suis pas contre ce rallye, mais contre sa forme et son terrain de jeu.

J’ai été élevé au milieu du sport automobile. Mon père était directeur du journal Les Sports – l’équivalent en Belgique du journal l’Equipe en France – et plus tard fondateur de la revue Sports Moteurs.
Il a lui-même participé à de nombreux rallyes et remporté Liège-Rome-Liège en 1955 avec Olivier Gendebien. J’ai connu tous les grands pilotes de l’époque : Ascari, Fangio, Moss, Clarke, Gendebien, Frère ….. c’étaient mes héros.
Mais le monde a changé, et le terrain de jeu de l’automobile doit peut être, aujourd’hui devenir restreint, dans l’intérêt des générations futures, sous peine de perdre beaucoup de son âme.

Je pense plus particulièrement aux concurrents du Paris-Dakar eux-mêmes qui ne connaîtront JAMAIS le désert tel qu’il est. Quel dommage …. Pour eux !!!!

En guise de conclusion, je voudrais citer ce paragraphe tiré des « Sept Pilliers de la Sagesse » de T.E. Lawrence, au chapitre III, décrivant un palais abandonné au milieu du désert :A la fin Dahoum m’entraîna : « venez sentir le parfum le plus doux » : nous entrâmes dans le corps du logis et la, dans l’embrasure des fenètres béantes sur sa façade orientale, nous pûmes aspirer à pleine bouche le souffle sans effort ni tourbillon qui palpitait en frôlant les murailles. il était né, ce souffle vide du désert, quelque part au-delà du lointain Euphrate, et pendant des jours et des nuits il s’était traîné sur une herbe morte, rencontrant son premier obstacle en ce palais ruiné élevé par la main des hommes, il paraissait s’attarder autour avec de puérils murmures.
« Voilà bien le meilleur parfum, dirent mes guides : il n’a pas de goût ». Senteurs et luxe ne valaient pas pour eux une pureté ou l’homme n’avait point de part.

QUI, parmi les participants du Dakar, a pu sentir cela dans l’agitation et le vacarme des bivouacs ?

V J STASSE Janvier 2002

Amaury Sport Organisation est trop cupide pour arrêter le Dakar

Le riche et arrogant rallye Dakar qui s’abat tous les ans sur l’Afrique telle une nuée de sauterelles, flingué en plein vol par une missive menaçant les vies blanches a-t-on prétexté.

Des participants pleurent à l’unisson, errants d’un média complice à l’autre. ASO l’âme en peine, clame son amour pour l’Afrique, depuis que son portefeuille en berne bat la chamade. Cirque plaisant si l’humanité de cet escadron de la Mort ne s’arrêtait pas où commencent ses profits financiers.

Ce safari humain annuel représente 30 à 40% des bénéfices de la société organisatrice Amaury Sport Organisation. Il est si vital que lorsque des rebelles armés s’invitent, le rallye Dakar privé de désert sombre derechef dans la paille.
Malgré 500 journalistes au bas mot, représentant 300 médias scandant un humanitaire canular dont ASO, d’une discrétion de violette, est incapable de faire état dans un débat public contradictoire pourtant réclamé depuis des années par le Cavad.
A qui profite la chape de plomb et le silence des médias? A l’Afrique ou à ASO ?

ASO n’œuvre ni dans l’humanitaire ni dans l’écologie. C’est une entreprise chargée de générer du chiffre d’affaires. Les concurrents du rallye Dakar ne viennent pas faire de l’humanitaire ni de l’écologie mais s’éclater selon leurs propres termes.
Pour cela ils versent des sommes énormes.
A l’Afrique ou à ASO ?

L’humanitaire, alibi permanent: 30 ans de morts et de dévastation sur le continent pauvre.
Pas 1 école, pas 1 dispensaire.
Des morts à profusion, 53 morts dont 9 enfants noirs. Vu la propension maladive d’ASO à occulter les morts gênantes susceptibles de plomber ses statistiques, on peut douter de ce chiffre.
De nombreux médias achètent à prix d’or les droits de retransmission.
A qui cela profite t-il ? A l’Afrique ou à ASO ?

Ni le rallye Dakar ni ses concurrents n’ont jamais rendu de compte lors des accidents meurtriers sur les populations locales noires. Les assurances d’ASO ne dédommagent jamais les victimes noires de leur sinistre course. Elles seraient ruinées, vu l’hécatombe.
A qui cela profite t-il, à l’Afrique ou à ASO ?

Pas de garde à vue, pas de condamnation, pas de dédommagements aux victimes et familles africaines. C’est fort de l’impunité que des délinquants routiers connus, multi-récidivistes et multi-condamnés se retrouvent régulièrement sur le ligne de départ.
Pour mémoire, l’assassin de Boubacar Diallo (10ans) en 2006, Maris SAUKANS était partant sur le Dakar 2008 sous le dossard 352.
ASO dit faire de la sécurité sa priorité à coup de rubalises ( à 3,10 € le rouleau de 100 mètres, cela ne fait pas cher la signalisation) et de porte-voix.
Dire qu’il est suffisant que la sécurité des villageois soit assurée par le passage avant l’étape d’équipes avec haut-parleurs est caricatural du mépris porté à l’Afrique et à sa population.

Quand on a vu un Peterhansel polluant délibérément un point d’eau vital pour les populations locales, sans être inquiété, on peut évaluer la dimension écologiste du rallye Dakar.

Des esprits chagrins dénoncent le manque à gagner de artisans locaux qui confectionneraient des T-shirts, casquettes et autres colifichets pour l’occasion.
On voit mal les concurrents faire des emplettes à 150 km/heure lorsqu’ils traversent un village alors que le chrono tourne.

L’Afrique n’a pas besoin du Dakar pour vivre ni émerger.
L’Afrique a besoin de jeux olympiques et de coupes du monde et surtout qu’on cesse de la prendre pour un terrain de jeu.

Le malfaisant Dakar est en outre parfaitement autonome sur le ravitaillement. Rien n’est acheté sur place. Le bivouac est hermétiquement interdit aux étrangers.
A qui cela profite t-il, à l’Afrique ou à ASO ?

Ce ne sont pas les étranges et suspects aller et venue nocturnes, qui font travailler les artisans locaux.Il faut supprimer ce rallye mortifère qui ne perdure que pour les sommes colossales engrangées par ASO pour ASO.

Le Dakar est une telle pompe à fric que les organisateurs ne sauront refréner leur cupidité jusqu’à l’année prochaine.
Nul doute qu’ASO va très vite trouver un moyen de se renflouer au plus vite.II y a, probablement, une tromperie dans une parole si généreusement distribuée et relayée.
Il était plus que urgent pour ce rallye rattrapé par ses turpitudes de sortir du guêpier.

Qui peut croire qu’ ASO soucieuse d’un chiffre d’affaire conséquent, qui a déjà lancé leur course lucrative dans des conditions de menaces semblables s’arrête uniquement pour la sécurité de concurrents?
La raison est forcément financière.

La sécurité des uns ou des autres étant le moindre souci d’ASO, il n’y a de plausible qu’un désengagement des assureurs éreintés par l’indemnisation de la cuvée mortellle du Dakar 2007( 3 concurrents européens, les seules victimes qui justement sont indemnisés).
Une disparition officielle admise sur l’autel du respect de la vie des concurrents blancs, permet une sournoise renaissance en Afrique sous les traits paternalistes de la Transafricaine Classic, rodée depuis 2 ans par un ancien directeur du rallye Dakar et dont le tracé et les sponsors sont exactement ceux de feu rallye Paris-Dakar.
Un adage africain dit que si la chèvre broute là où elle est attachée c’est là aussi que le serpent vient la mordre.

Claire Aymes.

Claire Aymes répond aux mensonges éhontés du rallye Dakar

Réponse du Collectif Actions pour les Victimes Anonymes du Dakar représenté par Claire Aymes, porte-parole
Dakar 2008 – Lavigne : « Ça reste une grande aventure »Eurosport – mer., 21 nov. 12:32:00 2007 AFPhttp://fr.sports.yahoo.com/21112007/70/dakar-2008-lavigne-ca-reste-une-grande-aventure.html
Alors que le Dakar du 30e anniversaire est dévoilé ce mercredi à Paris, l’organisateur Etienne Lavigne en réaffirme les multiples vocations.

Q. Le Dakar a 30 ans. Il ne part plus depuis Paris et ne traverse plus l’Algérie ou le Ténéré depuis longtemps. En 2008 (5-20 janvier), il évite le Mali pour des raisons de sécurité. Est-ce encore une aventure ?
Etienne Lavigne : Incontestablement oui. Il demeure une grande aventure des sports mécaniques avec un succès qui n’a jamais été aussi fort. Il n’a jamais été aussi ‘successful’, jamais été aussi médiatisé. Il n’a jamais eu un plateau aussi dense, jamais eu autant de compétiteurs voulant y venir, jamais accueilli autant d’étrangers. C’est une épreuve moderne, inscrite dans son époque, répondant aux contraintes d’environnement et de sécurité d’aujourd’hui.

Claire Aymes :Le rallye Dakar est devenu une honte nationale dont les motivations ont été tellement bien dévoilées qu’il a dû déguerpir de Paris à cause des trop nombreuses manifestations et des contribuables qui portaient plainte à cause des subventions versées à cette entreprise privée. Le tribunal administratif de Montpellier a d’ailleurs condamné ASO à rembourser les sommes perçues.Et la ville de Paris a demandé que son nom ne plus être associée à cette ignoble entreprise.Partant maintenant de Lisbonne à qui Amaury Sport Organisation tente de fourguer le concept, il n’a jamais été aussi vilipendé malgré l’omerta médiatique qui le protège. Sensibilisé par le Cavad et d’autres organisations, le Mali lui a refusé le passage sur son territoire en 2008. L’afflux de concurrents provient de la création du rallye Dakar Etudiants sensé rajeunir l’image plus que ringarde des nostalgiques de l’Afrika Korps et de la Transafricaine Classic dirigée par un ancien directeur du Paris-Dakar. Cette dernière trouvaille est appelée à remplacer un rallye Dakar dont la réputation est de plus en plus empuantie.

Q. N’est-ce pas plutôt une affaire qui marche? A combien s’élève le chiffre d’affaires? Quels sont les bénéfices ?
E.L. : Amaury Sport Organisation est une entreprise qui n’a pas vocation à perdre de l’argent mais à organiser des événements de qualité. Pour organiser des choses de qualité, il faut de l’argent. Je ne parlerai pas du chiffre d’affaires ni des bénéfices, mais plutôt du budget global d’un Dakar. C’est plus ou moins 12 millions d’euros, sans compter la production télé.

C.A. : Démonstration de l’art de ASO de vous désigner le doigt quand vous voyez la lune.Depuis quand ASO est-il une ONG humanitaire ou écologiste ? On ne lui en demande pas tant. Et son empressement à se camoufler sous ce manteau est visiblement suspect. Amaury Sport Organisation doit faire un maximum de chiffre d’affaires. ET C’EST CE QU’IL FAIT.DE plus les concurrents ne sont nullement concernés par les objectifs soit disants humanitaires et/ou écologistes du rallye Dakar. Ils viennent jouer sous les feux des caméras et y perdent pour certains, leurs vies.Chiffres 2007 Le Dakar pèse pour 30% ou plus de l’activité d’Amaury Sport Organisation (ASO)L’entreprise également propriétaire du Tour de France, affichait en 2005 un chiffre d’affaires de 140 millions d’euros ! Le budget de ASO (l’organisateur du rallyeDakar) serait environ de 30 millions d’euros.
Le budget de « Dakar action Afrique » (voir www.dakar.com/2007/DAK/pr…) est d’environ 100 000 euros par an, c’est-à-dire 0,33 % du budget du Dakar.
Si à ce prix là, cela fait du rallye Dakar une action humanitaire et écologiste, on peut affirmer que c’est l’époque des soldes sur la bonne conscience.

Q. La sécurité est votre priorité mais chaque année il y a des morts. Il en a été dénombré une cinquantaine en 30 ans, mais les chiffres varient selon les sources. Connaissez-vous le nombre exact de victimes depuis la création du rallye-raid ?
E.L. : On ne tient pas de comptabilité des drames mais c’est une course dangereuse. Dans toute aventure, il y a prise de risques. Le tracé est difficile et technique. Il faut être bien préparé physiquement. Il y a des accidents sur le Dakar comme il y en a sur le massif du Mont-Blanc où 40 à 50 personnes meurent chaque année. Nous avons développé beaucoup d’outils assurant la sécurité des concurrents (Iritrack, Sentinel, colliers cervicaux pour les motards, etc.) et nous organisons aussi pour eux des stages de préparation avant l’épreuve. On est à mon avis la course la plus sécurisée au monde dans la discipline.

C. A. : Le rallye Dakar a 52 morts au compteur. Dans une compétition, si le concurrent prend ses risques, il n’a pas à les imposer aux spectateurs. Il n’y a que chez ASO qu’on a pu observer les spectateurs menacés lors de l’ascension du Mont-Blanc.Les spectateurs africains du rallye Dakar ne sont pas des concurrents, ou alors il faudrait le leur signaler d’urgence car ils l’ignorent. ASO veille sur la santé et la sécurité des concurrents uniquement. Et encore…En 2007, Amaury Sport Organisation a essayé de camoufler un accident (E. Aubijoux) et d’en occulter un autre (JC. Ghnassia). 3 morts au lieu des 2 reconnus finalement avec E. Symons. Pourquoi puisqu’ils sont irréprochables à ce niveau ?Les organisateurs du Dakar ne sécurisent pas cette course en Afrique pour des spectateurs dont ils n’ont aucun respect ; leurs propres gouvernements tolèrent les exactions occidentales qui font monter les pics d’audience et surtout, c’est un pôle qui coûte trop cher à ASO pour être mis en place dans les colonies. Le cynisme qui en découle est évident : Maris Saukans, auteur de l’assassinat de Boubacar Diallo (10ans) en 2006 court le Dakar, impunément en 2008 sous le dossard 352 ainsi que d’autres délinquants routiers connus qui sont sur la ligne de départ pour pouvoir enfin se défouler après une dure année d’abstinence..

Q. Et pour les spectateurs en Afrique ?
E.L. : La sécurité des tiers est un sujet majeur. Nous avons un coordinateur qui travaille avec les autorités locales en Afrique. Nous faisons des campagnes de prévention dans les écoles et 2000 hommes sont mobilisés dans les zones sensibles (orange, rouge ou noire) sur l’intégralité du parcours. Il faut savoir que l’accidentologie dans la zone sub-saharienne est très élevée : 300.000 morts par an, selon un rapport de l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Nous en tenons compte.

C.A. : ASO spécialiste du cynisme humanitaire donne dans les cours d’accidentologie. Fichtre ! Lorsque l’un des siens mourra dans un accident, nous lui répondrons que ce n’est qu’un détail par rapport aux 4000 morts/an que nous déplorons en France aujourd’hui. Le Cavad lui donnerons une grande tape dans le dos et proposera d’aller prendre un verre.ASO dit prévenir les spectateurs grâce à des porte-voix. Prétendre qu’il est suffisant que la sécurité des villageois soit assurée par le passage avant l’étape d’équipes avec haut parleurs est caricatural du mépris que cette entreprise porte à l’Afrique et aux populations africaines. Ce genre de protection semblerait-il satisfaisante en France ? C’est la France de la sécurité routière qui appréciera cette mesure draconienne dont l’efficacité est démontrée.
Les nombreuses vidéo ne montrent que des « rubalises » censés protéger les spectateurs. A 3,10 € le rouleau de 100 mètres !Cela ne fait pas cher la signalisation pour des organisateurs dont la sécurité est la première priorité.

Q. L’écologie est un autre sujet de polémique sur le Dakar. Avez-vous une idée de l’importance des émissions de CO2 dégagées par la caravane ?
E.L. : Maintenant on le sait. On a réalisé un bilan carbone. Le Dakar c’est 22.000 tonnes équivalant CO2, soit un Grand Prix de Formule 1. A titre indicatif, la Coupe du monde rugby c’était 570.000 tonnes équivalent CO2 à cause des nombreux spectateurs venus de très loin (Australie, Nouvelle-Zélande).

C.A. : Du grand n’importe quoi. Ainsi que dit précédemment, ASO n’est pas une ONG et n’a pas pour objet d’être une ONG écologiste.1) quand et par qui ce bilan a –t-il été réalisé, où et quid des chiffres ?2) Depuis quand un grand prix de formule 1 est-il le mètre étalon des émissions de CO2 ?A utiliser des comparaisons fallacieuses, le Cavad prendra comme référence le marathon pédestre dans le désert où une centaine de concurrents est suivie par quelques véhicules. Par rapport à celui-ci, on constatera qu’une fois de plus le rallye Dakar est d’un lamentable des plus affligeants.

Q. Et l’impact sur les dunes, notamment à l’arrivée au Lac rose ?
E.L. : Nous avons toutes les autorisations nécessaires. Je pense que le Lac rose souffre moins du passage du Dakar que du tourisme sauvage le reste de l’année.

C.A. : Avoir des autorisations ne veut rien dire.On est écologiste ou on ne l’est pas. Le Dakar détruit-il le Lac Rose ou non ? La réponse est oui. Quant à l’argument de dire qu’on pollue moins que le tourisme sauvage c’est à voir au vu des nombreux témoignages d’européens qui ont vu le rallye Dakar à l’œuvre. Au retour de la célèbre caravane, ce site reste un énorme tas de détritus à nettoyer d’urgence pour les touristes.Quant aux dunes, elles ne sont pas faites que de sable. Bien que les plantes ne soient pas nombreuses dans les aires de dunes de sable, elles jouent un rôle important dans la stabilisation du mouvement du sable et la fixation de la position des dunes. Amaury Sport organisation et son malfaisant Dakar s’en fichent. ASO a essuyé le courroux relayé par AlWatan en 2005 des associations écologistes françaises et algériennes notamment tant les dégâts irrémédiables causés à la flore, à la faune, mais également à l’état des lieux (dégradation des lits d’oued, destruction des rares pâturages, etc.) ont été nombreux. A l’époque nous demandions l’élaboration d’un cahier des charges qui contraindrait ce rallye au strict respect de l’environnement en évitant notamment les chemins inter-dunaires où se trouvent les vestiges historiques les plus prestigieux. L’année dernière Peterhansel a pollué sans vergogne un puits dans le désert devant le monde entier. Il n’a pas réparé, Amaury Sport Organisation non plus. Mais Peterhansel sera de nouveau de la course. C’est une belle preuve de l’esprit écologique du Dakar. Les dunes saccagés, le Comme développement durable, on a vu mieux.

Q. Vous développez ou encouragez des actions humanitaires sur le parcours, n’est-ce pas un alibi pour vous donner bonne conscience ?
E.L. : Ce n’est pas un alibi. On n’a pas attendu un Grenelle de l’environnement pour se lancer dans le développement durable. Ca fait six ans qu’on le fait avec SOS Sahel International qui touche 350.000 personnes dans la région. Les gens qui connaissent l’Afrique ce sont ceux qui y vont. Ceux qui font le Dakar approchent la réalité africaine. Ils ont une sensibilité et une générosité spontanée. Il y eu Daniel Balavoine avec ses pompes à eau, dont tout le monde parle encore. Il y a une fondation espagnole Dakar Solidario qui apporte chaque année du matériel médical en Mauritanie d’une valeur de 600.000 à 800.000 euros.

C. A. : Pipeau ! Encore une fois, ASO n’est pas une ONG humanitaire ni écologiste mais une entreprise destinée à faire un maximum d’argent avec un minimum de pertes.30 ans, de Dakar : pas une école, pas un dispensaire, ne parlons pas d’hôpital dans les pays les plus pauvres de la planète.La première humanité consiste a respecter la vie d’autrui.. La première humanité aurait été de dédommager les blessés et les morts causés à des populations qui ne sont en rien concernée par cette débauche de richesse.Quel blessés africains ont-ils dédommagé, les familles de quels morts africaines ont-elles été dédommagé ?En France quand on commet un accident on est responsable pénalement et civilement.Après un accident, quelles enquêtes ont été menées ? les auteurs des faits ont-il été inquités ? NON.Quand le Dakar a-t-il été inquiété en tant qu’organisateur? NON quand est-ce que son assurance a-t-elle joué ?Et surtout pour qui ?Il est temps de produire les noms des africains indemnisés ainsi que les sommes versées. Le Cavad et les associations africaines vérifirons la réalité de ces indemnisations.L’humanitaire consiste également à respecter ceux qui sont morts à cause de soi. Et là encore les manières d’ASO sont d’un affligeant légendaire. En 2007, Amaury Sport Organisation a essayé de camoufler un accident (E. Aubijoux) et d’en occulter un autre (JC. Ghnassia). 3 morts au lieu des 2 reconnus finalement avec E. Symons Le Cavad demande depuis des années un débat public contradictoire devant la France entière sur cet énorme mensonge. Amaury Sport Organisation et le rallye Dakar possèdent toutes sortes de médias. Ils ont à leur service 500 journalistes représentant 300 médias.Ils sont pourtant d’une timidité de violette sur ces « importantes actions humanitaires ». Le rallye Dakar a perverti le projet de Balavoine pour en faire une pompe non pas à eau mais une pompe à fric.Et au nom de l’argent, tout est permis, surtout le pire.

Q. Que répondez-vous à vos détracteurs qui accusent les participants du Dakar d’être des privilégiés qui prennent l’Afrique pour terrain de jeu ?
E.L. : Ce n’est surtout pas un terrain de jeu mais un continent fabuleux où on a l’opportunité d’organiser une compétition sportive. Et il n’y a pas beaucoup de compétitions sportives en Afrique. Les Africains sont très fiers de nous accueillir. Ils soutiennent le Dakar, sont souverains chez eux et je trouve même insultant de juger à leur place ce qui est bien ou non pour eux.

C.A. : L’Afrique sub-saharienne et une partie de la France subissent le rallye Dakar (35.000 signataires à la pétition pour la suppression du Dakar à ce jour, sans média ni publicité)
L’Afrique n’a pas besoin du rallye Dakar et son humanitaire canular. L’Afrique a certes besoin qu’on organise des compétitions sur son sol.L’Afrique a besoin qu’une Coupe du Monde de Football soit organisée en Afrique, et que pour une fois, des jeux olympiques se déroulent sur ses terres. Le rallye Dakar constitue une injure, un crachat à la face de l’Afrique. Quand Amaury Sport Organisation et ses séides prétendent respecter un pays souverain, ils ne se vantent plus d’avoir voulu soudoyer les opposants de Abdoulaye Wade lors de la dernière présidentielle sénégalaise avec 17.000 euro à Louga. C’est à se demander qui insulte qui. Après ce florilège d’arguties plus malhonnêtes et mensongers les uns que les autres, ASO a oublié le principal argument du tueur européen décomplexé que j’attendais dans la sérénité: « si nous ne faisions pas ce rallye lucratif d’autres le feraient à notre place ! »

Claire Aymes,
porte-parole du Collectif Actions pour les Victimes Anonymes du Dakar
Assassiner des enfants n’est pas un sport !
To assassinate children is not a sport !
http://www.stop-rallyedakar.com

Le criminel amoureux multi-cartes

Par Claire Aymes et MBOA,
du Collectif Actions pour les Victimes Anonymes du Dakar (*).

faut-il supprimer le Paris-Dakar ? ( publié par l’Humanité du le 12 janvier 2008)

L’adage dit : « Lorsque l’on aime, on ne compte pas. » Pourtant, nous démentons chaque jour ce principe qui permettrait de distinguer les escrocs de l’amour de ceux qui posent des actes concrets.

Les amoureux de l’Afrique ; ceux qui, par un élan de générosité, de philanthropie inexplicable sont toujours là pour elle, oubliant, par une incroyable amnésie, la misère de l’Europe.

Ceux qui n’attendent rien d’elle, qui lui donnent tout et seraient même prêts à donner leur vie pour elle s’il le faut ont, depuis hier, été contraints à compter ; démentant le fameux principe qui régit les relations amoureuses saines.

Ces amoureux qui l’adorent comme ils adorent le CAC 40, c’est-à-dire lorsqu’ils lui soutirent un maximum de fric. Mère Afrique, mais qu’as-tu donc à faire fuir tous ceux qui t’adorent, qui disent vouloir t’aider sans arrière-pensée aucune ?

Hier, tu t’es montré ingrate et odieuse à l’endroit du rallye Dakar. Pourtant comme l’Arche de Zoé dont certains membres du Dakar sont les parrains, il venait te sauver selon cette loi suprême inscrite dans les gènes de chacun de ses concurrents.

Cette loi étrange qui les pousse, sans que tu aies à demander, à venir à ton secours, à sauver ta progéniture à l’insu de ton plein gré.
Un tel acte de philanthropie, d’une si extrême et si désintéressée générosité, le trouveras-tu encore ? Pas si sûr !
Aujourd’hui, ce n’est pas seulement un bienfaiteur que tu fais fuir, mais un amoureux comme lui seul sait t’aimer.

Le rallye Dakar regroupait tous et toutes celles qui sont tombés amoureux de toi et qui comptaient te sortir de l’anonymat et de la pauvreté dans lesquels tu sombres. Ils se sont déclarés tes ambassadeurs pour te représenter et te présenter au monde sous les plus beaux atours.

Avec plus de 500 journalistes de 300 médias différents, c’était tout bénéfice. Mais qu’est-ce qui t’a pris d’éconduire un amoureux aussi passionné et multitalent que celui-là ?D’où sortent ces faméliques rebelles armés ?

Comment vas-tu maintenant distraire les enfants qui attendaient chaque année le retour de ton amoureux pour trouver du bonheur et s’extasier à chaque vrombissement de sa puissante, cynique et mortelle mécanique ?

Mère Afrique, n’as-tu pas compris que, pour que ton amoureux ne compte pas ce qu’il perd dans votre relation, il fallait que tu taises et acceptes inconditionnellement les souffrances d’un amour que tu décris comme tentaculaire, asphyxiant et mortel pour toi et tes enfants ?
N’as-tu pas compris que ton amoureux se délecte de ta souffrance pour se sentir viril et utile ?

Seul réconfort, grâce à ces dernières nouvelles, mère Afrique, nous savons désormais que ton amoureux, lui, compte l’amour qu’il te porte.
Il compte lorsque ses partouzeurs et lui sont menacés.
Il compte dès lors que tu lui fais comprendre que tu n’aimes pas sa façon de t’aimer ; dès lors que tu lui dis qu’en tuant tes enfants, tu n’es plus capable de le supporter.
Alors il compte ; oui, il commence à pleurnicher, il t’accable et prétend même que tu gâches ainsi ta vie.

Il dit qu’il ne viendra plus te soigner, amuser tes enfants.
Il te menace de prendre d’autres maîtresses qui seront comme par hasard exotiques mais surtout pauvres et dociles.
Cessera-t-il aussi de venir chercher ce qu’il y a dans ton sol ?
Il estime ses pertes, non pas dans ce qui sort de ses efforts, de ses poches mais bien de ce qu’il ne peut plus soutirer en te violentant, en souillant et polluant tes enfants et ton sol.
Tout ce qu’il perd en ne t’exploitant plus.

Comme il a compris que tu n’es plus dupe de son vil manège, il pose le dernier acte ignoble en te léguant à son fils adultérin Transafricaine Classic.
Pour bien te faire comprendre qu’il t’anéantira d’une manière ou d’une autre, et ce, dès cette année.
Si je peux me permettre un conseil, chère mère Afrique, fais attention dorénavant à ces amoureux qui viennent d’ailleurs en te parlant d’humanisme et d’amour, car ils sont plus intéressés par les richesses que tu rapportes que par toi-même.
Mais il faudra aussi, hélas, te méfier de certains de tes enfants ingrats.
Ceux-là qui pactisent avec les amoureux que tu renvoies et qui aujourd’hui encore regrettent que tu aies éconduit ton criminel amoureux multicartes.

Car comme les voleurs et les violeurs occidentaux, ils parlent d’Afrique, mais leur coeur ne pense qu’au fric comme le soulignait déjà le sage Francis Bebey.(*) http://www.stop-rallyedakar.com