Le rallye Dakar 2009 a bien détruit un site archéologique

Le Conseil des Monuments Nationales a constaté que le rallye Dakar 2009 a bien détruit un emplacement archéologique. Il va maintenant évaluer les dommages dans un tronçon que le Chili veut transformer en Patrimoine de l’Humanité…
Quand le Rallye Dakar 2009 a traversé l’ IV Région de Coquimbo, le mois passé, une équipe d’archéologues du Conseil des Monuments Nationales (CMN) a suivi sa trace, avec un jour de décalage. A chaque fois, ils ont découvert que la caravane était sortie du chemin préexistant : à côté de l’ancienne piste (de quelque cinq mètres de large), il y avait une nouvelle trace très profonde. « Quand 400 véhicules dont des camions passent de façon rapprochée, ils retournent avec force la terre et cassent ce qu’il y a dedans », explique Daniel Pascal, un des archéologues.

Les spécialistes n’en étaient qu’à seulement 10% de tout le parcours sportif, quand ils ont constaté qu’on avait détruit un emplacement archéologique, le Monument Nationale dans le Ravin du Pélican (commune du Figuier). « Nous avons inspecté le lieu : il se situe dans la confluence de deux ravins et avec une vue exceptionnelle au niveau de l’environnement, le type de lieu où nos ancêtres reposent», ajoute son collègue Daniel Pavlovic.

L’examen du terrain a confirmé la mise à jour d’instruments pour couper de la viande et cuirs, pointes de projectile et cruches, déjà transformés dans fragments, appartenant à un groupe de chasseurs, vieux de 3000 et 1500 années.

Bien que le CMN ait eu des conversations préventives pendant une année avec les organisateurs du rallye Dakar et d’autres organismes comme Conama et Conadi, la découverte n’a pas été surprenante.

Maintenant, le Conseil effectuera une nouvelle inspection qui inclura Copiapó et qui correspond à la partie chilienne du Qhapaq Ñan (Chemin de l’Inca), pour lequel le Chili et d’autres pays andins postulent comme Patrimoine de l’Humanité devant l’UNESCO.

« Les investigations continuent en collaboration avec Chiledeportes pour vérifier quels autres emplacements peuvent avoir été endommagés quand ce rallye est sorti du tracé » avance Oscar Frappe, secrétaire exécutif du Conseil.

« Quand nous aborderons le sujet dans la session de mars du Conseil, nous définirons le chemin légal à suivre. Au Chili, les indemnisations qu’ont payées des entreprises privées et publiques par des dommages archéologiques sont significatives, mais de plus il nous importe d’éviter que ceci soit répété dans une nouvelle version du rallye Dakar.
Nous appliquerons avec rigueur la Loi de Monuments Nationales, indépendante des lois sur les dommages causés aux particuliers ou à d’autres organismes dépendants de l’État », dit l’avocat du Conseil.

Collectif Actions pour les Victimes Anonymes du DakarSource : Romina de la Sotta Donoso Red de Acción por la Justicia Ambiental y Social
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