Le rallye Paris-Dakar officie depuis 28 ans déjà et les résultats sont paraît-il palpables et évidents : Le chanteur Renaud ne s’y est pas trompé en 1991 en lui dédiant illico « 500 connards sur la ligne de départ »:
http://www.paroles.net/chansons/10054.htm
28 ans d’une ruée de nantis pour d’aucuns convaincus d’apporter du rêve en faisant étalage de leur insolente richesse,
28 ans de profits des multinationales de l’automobile et des médias occidentaux,
28 ans de lucre surtout, puisque bien des organisateurs et des sociétés privées émargent au registre des bénéficiaires des subventions publiques payées par nous, contribuables.
Pour donner du crédit et une bonne conscience à ce rallye indécent, les organisateurs ont fait appel à un mot qui est très valorisant auprès des européens et tout particulièrement cher à l’opinion française : « HUMANITAIRE ».
Nous avons 2 semaines chrono pour parler humanitaire en agitant nos calculettes.
ASO (Dakar.com) tiendra comptabilité jour après jour des innombrables bienfaits dont il couvrira l’Afrique dès le 2 Janvier 2006. En principe, ce Raid 2006 devrait dépasser toutes nos espérances.
Les participants partis du Portugal et de l’Espagne rejoindront le Maroc, la Mauritanie, le Mali, la Guinée pour finir au Sénégal.
Nous avons déjà la certitude qu’il n’y aura pas de tirs espagnols et marocains ni d’abandons de participants dans le désert par les autorités de ces deux pays comme ce fut le cas il y a quelques mois pour les candidats maliens, guinéens et sénégalais. Une première avancée donc.
Mais nous attendons plus. Qu’ ASO communique la liste de ses bonnes œuvres 2006 en terre africaine.
En attendant, nous aimerions nourrir notre réflexion et essayer de répondre en toute objectivité à ces questions posées par Thierry T. MANGOUA :
Sur GRIOO.com http://www.grioo.com/info5995.html
Lesdites questions sont restées sans réponses jusqu’à présent..
Le débat sur la colonisation, l’immigration, l’esclavage et les relations franco-africaines n’exige t-il pas un temps soit peu de se poser quelques questions sur l’adéquation de ce rallye?
Pourquoi l’Afrique malgré sa misère reste t-il un terrain de jeu pour les européens alors que dans le même temps les africains n’ont pas droit de cité en Occident ?
A quelles fins sont utilisés les fonds octroyés aux autorités africaines dont le rallye traverse le pays ?
Qui paye le coût de la pollution causée par cet évènement ?
Qui paye les dégâts matériels causés par la destruction des routes africaines après le passage du rallye ?
Dans quelle édition du Rallye et à quel moment les participants et les organisateurs songeront-ils à marquer un temps d’arrêt à l’île de Gorée pour honorer ces milliers d’africains qui ont payé de leurs vies pour le « luxe » dans lequel certains occidentaux vivent aujourd’hui ?
Dans quelle édition les européens accepteront-ils que le Rallye se fasse dans le sens inverse : Le Dakar-Paris avec des centaines d’africains qui déambuleront avec leurs chameaux sur les champs élysées ?
Nous attendons impatiemment les réponses argumentées d’ASO et de Etienne Lavigne puisque comme d’habitude, les autorités africaines des pays traversés, l’UA et l’ONU resteront silencieuses, laissant une fois de plus violer l’Afrique pour quelques euros de plus en nous présentant le Paris-Dakar comme l’effet positif de la colonisation dont il ne faut surtout pas se débarrasser.