Le riche et arrogant rallye Dakar qui s’abat tous les ans sur l’Afrique telle une nuée de sauterelles, flingué en plein vol par une missive menaçant les vies blanches a-t-on prétexté.
Des participants pleurent à l’unisson, errants d’un média complice à l’autre. ASO l’âme en peine, clame son amour pour l’Afrique, depuis que son portefeuille en berne bat la chamade. Cirque plaisant si l’humanité de cet escadron de la Mort ne s’arrêtait pas où commencent ses profits financiers.
Ce safari humain annuel représente 30 à 40% des bénéfices de la société organisatrice Amaury Sport Organisation. Il est si vital que lorsque des rebelles armés s’invitent, le rallye Dakar privé de désert sombre derechef dans la paille.
Malgré 500 journalistes au bas mot, représentant 300 médias scandant un humanitaire canular dont ASO, d’une discrétion de violette, est incapable de faire état dans un débat public contradictoire pourtant réclamé depuis des années par le Cavad.
A qui profite la chape de plomb et le silence des médias? A l’Afrique ou à ASO ?
ASO n’œuvre ni dans l’humanitaire ni dans l’écologie. C’est une entreprise chargée de générer du chiffre d’affaires. Les concurrents du rallye Dakar ne viennent pas faire de l’humanitaire ni de l’écologie mais s’éclater selon leurs propres termes.
Pour cela ils versent des sommes énormes.
A l’Afrique ou à ASO ?
L’humanitaire, alibi permanent: 30 ans de morts et de dévastation sur le continent pauvre.
Pas 1 école, pas 1 dispensaire.
Des morts à profusion, 53 morts dont 9 enfants noirs. Vu la propension maladive d’ASO à occulter les morts gênantes susceptibles de plomber ses statistiques, on peut douter de ce chiffre.
De nombreux médias achètent à prix d’or les droits de retransmission.
A qui cela profite t-il ? A l’Afrique ou à ASO ?
Ni le rallye Dakar ni ses concurrents n’ont jamais rendu de compte lors des accidents meurtriers sur les populations locales noires. Les assurances d’ASO ne dédommagent jamais les victimes noires de leur sinistre course. Elles seraient ruinées, vu l’hécatombe.
A qui cela profite t-il, à l’Afrique ou à ASO ?
Pas de garde à vue, pas de condamnation, pas de dédommagements aux victimes et familles africaines. C’est fort de l’impunité que des délinquants routiers connus, multi-récidivistes et multi-condamnés se retrouvent régulièrement sur le ligne de départ.
Pour mémoire, l’assassin de Boubacar Diallo (10ans) en 2006, Maris SAUKANS était partant sur le Dakar 2008 sous le dossard 352.
ASO dit faire de la sécurité sa priorité à coup de rubalises ( à 3,10 € le rouleau de 100 mètres, cela ne fait pas cher la signalisation) et de porte-voix.
Dire qu’il est suffisant que la sécurité des villageois soit assurée par le passage avant l’étape d’équipes avec haut-parleurs est caricatural du mépris porté à l’Afrique et à sa population.
Quand on a vu un Peterhansel polluant délibérément un point d’eau vital pour les populations locales, sans être inquiété, on peut évaluer la dimension écologiste du rallye Dakar.
Des esprits chagrins dénoncent le manque à gagner de artisans locaux qui confectionneraient des T-shirts, casquettes et autres colifichets pour l’occasion.
On voit mal les concurrents faire des emplettes à 150 km/heure lorsqu’ils traversent un village alors que le chrono tourne.
L’Afrique n’a pas besoin du Dakar pour vivre ni émerger.
L’Afrique a besoin de jeux olympiques et de coupes du monde et surtout qu’on cesse de la prendre pour un terrain de jeu.
Le malfaisant Dakar est en outre parfaitement autonome sur le ravitaillement. Rien n’est acheté sur place. Le bivouac est hermétiquement interdit aux étrangers.
A qui cela profite t-il, à l’Afrique ou à ASO ?
Ce ne sont pas les étranges et suspects aller et venue nocturnes, qui font travailler les artisans locaux.Il faut supprimer ce rallye mortifère qui ne perdure que pour les sommes colossales engrangées par ASO pour ASO.
Le Dakar est une telle pompe à fric que les organisateurs ne sauront refréner leur cupidité jusqu’à l’année prochaine.
Nul doute qu’ASO va très vite trouver un moyen de se renflouer au plus vite.II y a, probablement, une tromperie dans une parole si généreusement distribuée et relayée.
Il était plus que urgent pour ce rallye rattrapé par ses turpitudes de sortir du guêpier.
Qui peut croire qu’ ASO soucieuse d’un chiffre d’affaire conséquent, qui a déjà lancé leur course lucrative dans des conditions de menaces semblables s’arrête uniquement pour la sécurité de concurrents?
La raison est forcément financière.
La sécurité des uns ou des autres étant le moindre souci d’ASO, il n’y a de plausible qu’un désengagement des assureurs éreintés par l’indemnisation de la cuvée mortellle du Dakar 2007( 3 concurrents européens, les seules victimes qui justement sont indemnisés).
Une disparition officielle admise sur l’autel du respect de la vie des concurrents blancs, permet une sournoise renaissance en Afrique sous les traits paternalistes de la Transafricaine Classic, rodée depuis 2 ans par un ancien directeur du rallye Dakar et dont le tracé et les sponsors sont exactement ceux de feu rallye Paris-Dakar.
Un adage africain dit que si la chèvre broute là où elle est attachée c’est là aussi que le serpent vient la mordre.
Claire Aymes.