L’organisation du Dakar est décidément très incertaine ou à géométrie très variable. Eduardo Alan, motard argentin dossard n° 137 a eu la chance qui a manqué à Pascal Terry.
Le motard argentin qui dans la nuit précédente avait été perdu dans le désert du Nihuil était Eduardo Alan ?
Il a passé 15 heures sous la pluie, la grêle et avec de basses températures, sans signal et sans communication avec l’organisation du rallye Dakar.
Eduardo Alan fait partie de la centaine de concurrents échoués dans la dernière partie de l’étape Neuquen/San Rafaël et l’un des 40 qui se sont perdus.
La situation était tellement dangereuse que ASO, l’organisateur du rallye Dakar, a décidé de suspendre le spécial et d’aider les coureurs qui en avaient besoin à retrouver leur chemin.
Tel n’a pas été le cas du motard argentin, qui a été retrouvé par un amateur qui parcourt souvent la zone en enduro, et qui a également permis qu’Alan puisse être rejoint par ses deux mécaniciens, qui étaient partis indépendamment à sa recherche.
Eduardo Alan n’imaginait pas la nuit de terreur qu’il allait vivre dans les heures qui allaient suivre….
Le motard argentin a raconté son odyssée et a interpellé l’organisation d’Amaury Sport Organisation
Voici son témoignage :
Eduardo Alan a enlevé le casque et il a parlé avec la presse argentine, qui attendait encore son arrivée au campement : « À 18 heures mercredi, j’ai planté le moteur de ma moto, je crois à 10 kilomètres de l’arrivée.
J’ai éteint la machine, la batterie était très faible.
La nuit est tombée et j’ai commencé à désespérer, parce que la situation ne s’améliorait pas » a t-il expliqué.
Et il a raconté comment il a réagi : « J’ai d’abord essayé d’allumer la moto. Impossible. En voyant qu’elle ne pouvait plus démarrer, je m’étais déjà résigné.
J’ai lancé un signal par l’Iritrack, mais je n’ai jamais eu de réponse.
J’ai essayé de m’abriter, parce qu’il commençait à faire froid.
J’ai même pensé abandonner définitivement et j’ai déclenché la balise.
Mais je n’ai pas eu non plus de réponse.
Il a commencé à pleuvoir et ensuite la grêle est tombée. On aurait dit des balles de golf, impressionnant. J’étais totalement trempé et j’ai commencé à avoir très froid. J’ai alors voulu d’allumer un feu, mais il n’y avait pas moyen de le faire. Je me suis nourri avec la viande que j’avais et je me suis hydraté ». E il a continué : « La vérité, je me suis mis à pleurer. C’est dit. J’ai souffert d’hypothermie. Je me suis abrité derrière un arbuste.
Je crois qu’il y a eu un miracle, parce qu’à un moment, mon cellulaire a capté un signal. Et j’ai alors appelé à un ami de Buenos Aires qu pratique généralement l’enduro. Celui-ci, à son tour, a appelé deux amis mécaniciens. Et ils m’ont trouvé».
Très affecté, il a raconté le sauvetage : « Ils ont transféré ma moto dans un hélicoptère et quand je suis arrivé au campement de San Rafaël , ils ont dit que je pouvais poursuivre la course.C’est pourquoi nous préparons la moto avec les mécaniciens et nous continuons ».
Et il continuera, malgré tout, avec un rêve qui ne s’est pas encore arrêté. Il reste maintenant dans l’attente d’une certaine explication
Eduardo Alan, 42 ans, ex rugbyman de français Sportive, croit que les responsables de Dakar lui doivent, tout au moins, une explication. « Je suppose que l’organisation du rallye Dakar donnera des explications.
Ce qui devait fonctionner ne l’a pas été », a-t-il soutenu. Source : http://www.lanacion.com.ar