Remerciements à Mahmoud Arslan
L’écrivain français Marc-Edouard Nabe à Nouakchott se réjouit de l’annulation du Paris-Dakar.
L’auteur de «Une lueur d’espoir», le premier livre écrit sur les événements du 11 septembre 2001 qui défraya la chronique, est en Mauritanie.
Toujours prêt à se déplacer sur le terrain de la vérité comme il l’avait fait à Bagdad en 2003, il est venu chez nous, malgré les mises en gardes officielles contre toute visite en Mauritanie.
Marc-Edouard Nabe se trouvait à Atar lorsqu’il a appris l’annulation du rallye Lisbonne Dakar, nous avons pu recueillir ses commentaires à chaud…
La Tribune : Est-ce votre premier voyage en Mauritanie et quelles sont vos impressions de notre pays ?
Marc-Edouard Nabe : Je connaissais déjà le Sénégal mais pas la Mauritanie. L’Afrique est un choc personnel depuis l’âge de mes neuf ans et depuis le continent ne cesse de me fasciner. J’ai découvert dans la Mauritanie un pays d’un grand calme, d’une élégance et d’une dignité qui force le respect. J’ai eu la chance de remonter jusqu’à la merveilleuse Atar…
Je déteste le tourisme et quand je voyage, surtout en Afrique, je fuis le moindre blanc. D’ailleurs je pense que l’un des combats qui va se mettre en place de plus en plus durement dans les années prochaine est celui entre le tourisme et le terrorisme. Si on se souvient de ce qui s’est déjà passé en Turquie et en Egypte.
On peut constater que « l’affaire d’Aleg » n’est que la continuation d’un sentiment croissant des populations dites « pauvres » envers les riches occidentaux qui viennent les « visiter » comme au zoo.
Sans rien savoir du fond de l’attaque des touristes français la semaine dernière (je remarque d’ailleurs qu’en France on s’est bien gardé de nous révéler le témoignage exact du seul survivant), la propagande médiatico-occidentaliste a collé pavloviennement l’étiquette « Al Qaida Maghreb » sur l’événement.
C’est bien pratique pour faire monter la paranoïa des blancs qui ne voient pas plus loin que le bout du nez de leurs ressortissants.
Oui, c’est regrettable que quatre « innocents » se soient fait flinguer par un jeune salafiste d’à peine vingt ans, mais il faudrait savoir comment ces touristes se sont comportés avec les mauritaniens avant de décider de saussiçonner au bord de la route.
Je répète que le fond du problème est le tourisme, mal en soi, pratiqué par, quoi qu’on en dise des héritiers de colons qui perpétuent sous différentes formes l’esprit de colonialisme.
La Tribune : Votre visite en Mauritanie coïncide également avec l’annulation du rallye Paris-Dakar cette semaine. Qu’en pensez-vous ?
MEN : Je m’en réjouis.
Rappelez-vous la récente et lamentable affaire de l’Arche de Zoé où des pauvres cons manipulés par l’idéologie anti-« génocidaire » du Darfour se sont autorisés à kidnapper une centaine d’enfants soit-disant orphelins.
On peut retourner l’affaire comme on veut, il s’agit purement et simplement d’une bande de racistes-humanitaires pour qui tous les petits noirs se ressemblent et qui étaient prêts à une nouvelle sorte de traite négrière pour leur petite gloriole.
Le « droit d’ingérence » matraqué à longueur de temps est une des formes de ce néocolonialisme à la sauce mondialisée dont je parlais.
Quant au Paris-Dakar, c’est la pire manifestation anti-noire officialisée depuis trois décennies. Enfin, ça suffit.
Tous ceux qui aiment l’Afrique et qui sont dégoûtés par la spoliation de ses richesses et de sa spiritualité ne peuvent que se réjouir de l’interruption de ce rallye dégueulasse.
Depuis trente ans, des beaufs sportifs (pléonasme) se permettent de venir saccager plusieurs pays avec la fausse bonne conscience d’apporter un « échange culturel » alors que ce n’est qu’une sorte de croisade de blancs barbares qui déboulent à toute berzingue sur une terre qu’ils ne respectent pas pour leur seul amusement sponsorisé.
Une croisade de moins, c’est toujours bon à prendre.
Les mauritaniens ne devraient se sentir ni frustrés, encore moins punis parce que cinq cents autos, motos et camions ne viendront pas cette année faire les imbéciles sur leur dunes en fauchant quelques gosses au passage.
La Tribune : Pourtant les media français semblent tous d’accord pour dire qu’il s’agit d’un désastre pour l’image et l’économie mauritanienne.
MEN : La perte économique bien sûr a été très exagérée par les occidentaux et leurs collabos locaux.
Les gens sérieux estiment que sans le Paris-Dakar la Mauritanie perdra deux millions d’Euros, c’est tout.
Le moindre armateur de pêche ici fait ce chiffre d’affaire les doigts dans le nez, ne parlons même pas des compagnies pétrolières…
La Mauritanie ne perd rien avec le Paris-Dakar.
C’est au contraire une bénédiction pour les africains d’avoir chassé les nouveaux croisés de leur territoire.
J’attendais ça depuis trente ans cela s’est produit pendant que j’étais sur place. Ça me rappelle l’Irak fin mars 2003 ou j’avais eu la chance de partir avant de voir un seul G.I dans les rues de Baghdad.
Ici, je repars sans avoir entendu l’atroce vroum-vroum d’un sale blanc sur sa Suzuki !
Propos recueillis par Mohamed Fall Ould Oumeir.
Source : La Tribune n0 381 Janvier 2008