Par MBOA http://mboangila.afrikblog.com
La vérité n’est pas au fil du couperet et le silence est forcément complice…
Si l’on vous demandait en tant que journaliste de vous définir, sans aucun doute et avec raison d’ailleurs, les qualificatifs de professionnel, impartial ne manqueront pas à la liste de nombreuses qualités qui vous sont reconnues. Auxquelles j’associe celle de démocrate et pour cause vous êtes français et par syllogisme, vous ne pouvez qu’être démocrate puisque la France est un pays démocratique.
Hier vous lanciez le débat sur le Rallye Dakar dans les ondes de RMC où vous êtes l’une des coqueluches ce, par la qualité de vos émissions. D’ailleurs vous introduisiez votre propos par je cite: « Le Dakar est inquiet, le rallye à cause de la Mauritanie qui est instable…. bien le Dakar, qu’est-ce que vous voulez faire ….aussi on va courir dans des régions instables, il ne faut pas s’inquiéter s’étonner si après on est effectivement sous la menace …. » avant de continuer « Est-ce que c’est un rallye qui est encore un rallye de notre époque ? Est-ce que c’est un rallye qui vous passionne toujours ? » .
Je pense à mon humble avis que, vous avez là jeté les bases d’une réflexion sur un sujet que la société mérite d’étudier et suicidaire serait toute tentative à continuer à faire l’autruche ou à escamoter le débat par cette chape de plombs qui se fait pressante à chaque tentative d’apporter des éléments de réponse.
Le Rallye Dakar cette escapade de quelques férus d’automobiles nous dit-on et dont la dernière recrue est Brahim Asloum (qui se découvre une passion subite pour les rallyes) ; cette course vendue à l’opinion publique comme « humanisante » et dont l’autre rôle majeur est de divertir de petits africains qui, privés de toute distraction toute l’année durant, attendent avec impatience cette épreuve pour les sortir de la morosité, l’insipidité de leur misérable vie.
Il n’est pas question de vous faire le reproche de lancer un tel débat dans une société, le disions-nous en préambule, démocratique et par un journaliste qui ne l’est pas moins, en plus de son impartialité et de son professionnalisme qui ne sont plus à faire.
Bien au contraire, je suis convaincu que grâce à vous, les langues se délieront davantage comme ça été le cas avec celles et ceux que j’ai écoutés par le passé dans leur justification de cette course qui, on le rappelle, par l’effritement même de son nom, preuve de son impopularité, fait plus de morts que des heureux dans les contrées traversées.
Ce qui me fait davantage réagir aussi, à en croire le site de Allainjules @communications (ici) est, d’un côté, les accusations portées par l’un de vos auditeurs/interlocuteurs qui, dans sa logorrhée, amalgamait par des raccourcis, les associations et organisations donc des personnes (car les organisations sont des regroupements de personnes) qui seraient contre cette œuvre humanitaire (Le rallye Dakar) aux adeptes du terrorisme version Al-Quaida.
Est-ce par pure ignominie ou alors par manque d’arguments que le mot est lâché ? Mais dans tous les cas, on flirte avec les bas-fonds de l’obscurantisme. On assiste par cette accusation, à une abomination de la désolation.
Et de l’autre, la juste question posée par AJM, pourquoi n’y a-t’il jamais un contradicteur dès lors que la question du Rallye Dakar est abordée ?
Seriez-vous donc cette exception qui confirmera donc cette chape de plombs qui pèse sur un vrai sujet de société qu’est l’existence de nos jours du Rallye Dakar ?
Après leur indiscipline, cause de la mort des jeunes pendant le Dakar, les défenseurs de cette mécanique folle, à court d’arguments pour justifier l’injustifiable et pardonner l’impardonnable, accusent les autres de terroristes.
Le mot est lâché : terrorisme.
Comme de nombreux autres individus, je suis contre le Rallye Dakar. Selon votre interlocuteur du jour, 35 000 signataires de la pétition contre cette course sont des terroristes. Dans cette euphorie, il ne manque plus qu’à cet interlocuteur d’aller à la tribune des Nations Unies, fiole en main contenant les preuves de nos armes à destruction massives des automobilistes, comme à son époque Colin Powell prenait l’opinion « internationale » à témoin, démontrer le caractère terroriste du CAVAD et de ses sympathisants qui dénoncent les exactions de cette équipée hélas trop bienfaisante, tellement bienveillante qu’elle est obligée de camoufler les victimes qu’elle sème à chacun de ses passages.
Peut-être c’est cette humilité qui la caractérise, qui l’a pousse ainsi à cette mutité ?A ne pas dire ce qu’elle fait et à dévoiler à scander et à claironner ce qu’elle ne fait pas.
Oui ! Le Cavad est la seule et unique organisation qui combat les mensonges (ici) du Rallye Dakar et dont la présidente est la cible de toutes les menaces et injures possibles. Et elle n’attend que l’opportunité de le démontrer de vive voix.Depuis que les détracteurs ignobles et grossiers à l’endroit de Claire Aymes ont su que cette dernière est africaine d’origine, elle a cessé à leurs yeux, d’être la pute à nègres comme on l’a estampillée sans même l’avoir connue.
Injure qui dit tout de la considération que partisans et organisateurs du Rallye Dakar ont des gens des pays qu’ils traversent et pas seulement.
Mme Aymes est l’objet d’un ostracisme au niveau des médias dits classiques qui, dans leur grande majorité, n’entendent pas troubler le bon déroulement des choses. Sur le plan politique, Mme Aymes est victime de tous les coups tordus possibles ; vol de professions de foi électorales aux dernières législatives de 2007, agressions verbales et ceci depuis qu’elle avait annoncé vouloir en cas de victoire aux législatives, demander une commission d’enquête parlementaire sur les agissements de Amaury Sport Organisation, sur le sol africain par le biais du Rallye et aussi de son financement.
Son tort, être une noire qui ose déranger quelques privilégiés dans la pratique de leur hobby en tuant des enfants africains en toute impunité ?
Pourquoi n’arrête t- on pas cette course en Afrique comme c’est le cas en Europe dès qu’elle fait une victime ? Pourquoi tout ce minimalisme sur le plan sécuritaire, certains allant même à dire que la sécurité ne doit pas être une priorité puisque dans ces pays, ils s’en foutent de ces questions.
Lorsque Luc Alphand déclare après la mort de deux enfants, que cette mort n’est rien face à son plaisir et qu’il ne laissera pas celle-ci ombrager son exploit ; ne doit-on pas s’interroger ?
Aurait-il eu la même arrogance, la même cruauté dans le propos si ses enfants avaient été fauchés par quelques africains prétentieux dans l’exercice de leur jeu favori ?
Vous l’aurez compris, derrière ces interrogations se profile celle qui intéresse les parents des victimes à savoir : Leurs enfants africains valent-ils moins que les vôtres qui sont Blancs ?
Cette question m’a été adressée pour que je vous la pose et je pense que le moment est venu de lui donner une réponse.Le Cavad, par le biais de Claire Aymes, cherche des réponses à ces questions et c’est pour cela qu’elle est injustement calomniée, combattue.
Oui ! Parce qu’elle est cette » négresse » qui ose braver la loi du silence à laquelle est soumise cette frange de la population surtout quand elle crie leur détresse, lorsqu’elle désigne ceux qui lui font du mal. Parce qu’elle combat une course aux relents colonialistes avec des apparences dites humanitaires.
Comme le jeu démocratique suppose que l’on entende toutes les parties, comme l’impartialité journalistique obéit me dit-on à cette même règle et que la France est un pays démocratique comme vous êtes impartial, je me permets de vous interpeler pour demander un débat contradictoire sur le Dakar et d’inviter la présidente du Cavad à venir exposer ses éléments aux fins de démontrer le contraire des accusations des organisateurs de cette équipée mortifère, dont ils se gardent très souvent de déclarer les victimes africaines qui meurent en tout anonymat et dans l’impunité totale.
Elle démontrera que le Rallye Dakar est une vaste escroquerie sur son caractère humanitaire. A l’image de ce qui vient de se dérouler avec l’Arche de Zoé, le Rallye Dakar arbore les habits humanitaires, parle un langage humanitaire, mais agit comme un criminel.
Ses organisateurs peuvent-ils montrer les réalisations humanitaires dont ils se vantent face aux médias qui prennent pour argent comptant les dires de ces sieurs et dames?
Claire Aymes est capable de démontrer la destruction de l’environnement par ces inconscients ( ?) comme lorsque Peterhansel, avec une déconcertante décontraction, ne s’est pas privé de souiller un puits d’eau, dans une région désertique dont on sait que l’eau n’a pas la même signification comme c’est le cas dans d’autres contrées plus nanties. Et cet acte n’était que la partie visible de l’horreur environnemental que fait subir le Rallye Dakar à l’Afrique aux côtés d’autres horreurs.
Au delà de tout ce qui précède ? Votre seule questionnement, votre interrogation et je la reprends « Est-ce que c’est un rallye qui est encore un rallye de notre époque ? Est-ce que c’est un rallye qui vous passionne toujours » , mérite qu’on y réponde sérieusement.
C’est pour cela que de nombreuses personnes comme moi, seraient intéressées d’avoir un débat contradictoire, un droit de réponse de ceux qui ne partagent plus cette mort à ciel ouvert distillée aux petits africains.
Et les seuls arguments d’une telle contradiction, d’un tel droit de réponse sont l’impartialité, le professionnalisme. Qui mieux que vous pour offrir cette occasion unique à la démocratie de reprendre sa place dans un climat aussi trouble ? Dans cette tendance propice à l’inversion des valeurs?
Dans cette attente, je vous souhaite de bonnes fêtes et une excellente entrée dans la nouvelle année